Les écosystèmes marins vont-ils survivre à la pollution des mers et au réchauffement climatique ? Comment les indispensable prairies de plancton vont-elles évoluer, océan par océan ? C’est ce que l’expédition Tara Océans cherche à expliquer.
L’expédition Tara Océans a été conçue par un consortium scientifique réunissant océanographes, généticiens, informaticiens et spécialistes de l’imagerie. Les équipes recueillent des données sur la vie marine pendant un tour du monde de 3 ans sur le bateau Tara. A bord se trouvent 5 scientifiques, des marins et des journalistes, dont ceux de Thalassa. Cette mission n’est pas la première pour Tara Exploration, qui soutient l’exploration et la compréhension des enjeux environnementaux. Elle a été précédée par l’expédition Tara Arctique, qui a montré la réalité du réchauffement climatique : le bateau s’est figé dans la plaque de glace tournante du pôle Nord, afin d’effectuer des mesures dans l’atmosphère et dans le sol. Ces mesures confirment les prédictions alarmistes du réchauffement climatique, parce qu’elles prouvent que la glace de l’océan arctique devient de plus en plus fine.
La goélette de Tara Océan recueille des données précieuses afin de comprendre comment les micro-organismes marins fonctionnent et comment ils sont affectés par le changement climatique. Car l’océan, qui recouvre 71% de la surface de la Terre, comporte bien des mystères sur la vie qui le peuple et sur ses relations avec le climat. En effet, les poissons et autres espèces marines que nous connaissons représentent une toute petite partie de la biodiversité océanique : 98% de la biomasse océanique est unicellulaire, donc microscopique ! Ces organismes microscopiques appelés plancton jouent un rôle non seulement dans la chaîne alimentaire, mais aussi dans la production d’oxygène (la moitié de l’oxygène que nous respirons), le stockage du CO2 (la moitié de nos émissions), ainsi que dans la formation des nuages et des pluies. Cependant, nous ne connaissons pas leur importance exacte, ni dans quelle mesure ils sont influencés par le réchauffement climatique ; il semble néanmoins que l’activité planctonique a diminué entre 1999 et 2006.
Ce que l’on sait, c’est qu’outre une élévation de la température, nos émissions de gaz à effet de serre induisent une réaction chimique qui acidifie les océans et perturbe les écosystèmes marins : la concentration accrue de dioxyde de carbone dans l’atmosphère accélère la transformation du CO2 en bicarbonates dans l’eau. Les scientifiques pensent que ce phénomène affecte la calcification des micro-organismes marins, qui stockent habituellement le carbone en tombant au fond de l’océan. L’un des objectifs de l’expédition sera alors de comprendre dans quelle proportion cette pompe à carbone biologique est atteinte.
En conclusion, quatre facteurs provoqués par l’homme altèrent les écosystèmes océaniques :
• la surpêche
• les invasions d’espèces
• l’élévation de la température dans l’atmosphère et l’océan
• l’acidification de l’océan
Grâce à Tara Océans, nous aurons plus d’éléments pour comprendre comment le plancton réagit à ces quatre facteurs néfastes.
Cet article est issu des notes que j’ai prises à la conférence Tara Océan à l’ENS mardi 13 janvier, ainsi que de sources diverses comme le site internet de Tara Océan et Wikipedia. L’émission Thalassa publie régulièrement des vidéos sur l’avancée de l’expédition.
3 réponses sur « Tara Océans, entre biodiversité marine et réchauffement climatique »
Merci pour ces explications passionnantes qui nous éclairent grandement sur le rôle capital de l’océan dans le cadre de la synergie des écosystèmes. Puisse Tara Océans nous révéler les secrets que cachent les bas fonds de l’Océan.
A ce sujet, une conférence sur Tara Océans aura lieu le 27 mars à la Cité des Sciences et de l’Industrie, ouverte à tous.
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/college/v2/html/2009_2010/cycles/cycle_327.htm
Merci Eric pour les infos! Vous retrouverez également des nouvelles de l’expédition dans l’émission Thalassa.
Salut Guillaume !
Bravo pour ton site et merci pour le lien. D’ailleurs cela me fait penser que consommer durable et Velocipaide semblent faire bon ménage… une idée d’article pour ton blog ?
A plus
Pierre